Sœur Marie-Louise De Meester honorée à Roeselare

Le dimanche 12 octobre 2025, le service de la pastorale missionnaire du diocèse de Bruges a mis à l’honneur sœur Marie-Louise De Meester, pèlerine de l’Espérance en cette année jubilaire. À cette occasion, plusieurs souvenirs de Mère Marie-Louise, fondatrice des Sœurs de De Jacht, également appelées Sœurs Missionnaires du Cœur Immaculé de Marie ou ICM-Sisters, ont trouvé un nouveau « foyer » dans l’église Saint-Michel de Roeselare, sa ville natale.

Nous avons été accueillis chaleureusement dans cette église avec un café, puis Marleen Palfliet, du service de la pastorale missionnaire du diocèse de Bruges, nous a souhaité la bienvenue. Au programme, une promenade guidée par Jean-Marie De Meester, non seulement homonyme, mais aussi parent. Sa sœur Myriam s’est occupée dans l’église des non-promeneurs avec quelques extraits de films et impressions fournis par les sœurs ICM.

Marleen Palfliet
Marleen Palfliet, du service de la pastorale missionnaire du diocèse de Bruges
La place Marie-Louise De Meester
La place Marie-Louise De Meester

Au cours de notre promenade, la première petite place sur laquelle nous nous sommes retrouvés était la place Marie-Louise De Meester, près de l’église. Un peu plus loin, nous avons fait la connaissance de tante Romanie, une tante très entreprenante de Marie-Louise qui tenait autrefois un magasin sur la Grand-Place, où se trouve encore aujourd’hui la « Galerie De Meester ».

Un peu plus loin, dans la Ooststraat, une rue latérale de la Grand-Place, nous nous arrêtons au Lab9, une maison mitoyenne qui abrite aujourd’hui un magasin d’informatique. Jean-Marie nous raconte avec enthousiasme comment ils se sont battus pour obtenir la plaque commémorative portant l’inscription suivante : Dans cette maison est née le 8 avril 1857 la très chère Mère Marie-Louise De Meester Maria, fondatrice des Soeurs Missionnaires Chapelière de Saint Augustin – en bas à droite de la façade. Elle est toujours là et, espérons-le, pour longtemps.

La maison natale de sr. Marie-Louise De Meester
La maison natale de sr. Marie-Louise De Meester
La plaque commémorative
La plaque commémorative

Un peu plus loin, nous apercevons le bâtiment où résidaient autrefois les pères rédemptoristes, un lieu où sœur Marie-Louise se rendait souvent. Encore un peu plus loin se trouve l’école où elle a fait ses études et, de l’autre côté de la place, la maison de sa tante Romanie. Marie-Louise y séjournait souvent, car ses parents tenaient un magasin de tissus très fréquenté.

Le bâtiment où résidaient autrefois les pères rédemptoristes
Le bâtiment où résidaient autrefois les pères rédemptoristes
L'école où Marie-Louise De Meester a fait ses études
L'école où Marie-Louise De Meester a fait ses études
La maison de sa tante Romanie
La maison de sa tante Romanie

La promenade nous ramène progressivement à l’église Saint-Michel. En passant par la Hemelpoortje, nous revenons à l’église où trône une magnifique statue de la fondatrice de De Jacht. Elle contemple la ville et le monde d’un air solennel.

La magnifique statue de la fondatrice de De Jacht
La magnifique statue de la fondatrice de De Jacht
La magnifique statue de la fondatrice de De Jacht
La magnifique statue de la fondatrice de De Jacht

Après un bref résumé de sa vie, nous entamons la deuxième partie de l’après-midi, à savoir l’inauguration de la vitrine dans laquelle sont exposés quelques objets particuliers ayant appartenu à sœur Marie-Louise. L’échevine Mieke Vanbrussel, en charge notamment de la culture, du patrimoine et des fabriques d’église, prend la parole, le ruban rouge a est solennellement dénoué et le père Bart Decancq, salésien et provincial, prononce une bénédiction afin que l’héritage de sœur Marie-Louise continue d’inspirer et de vivre dans sa ville natale de Roeselare.

Mieke Vanbrussel, Myriam et Jean-Marie De Meester
De gauche à droite: Mieke Vanbrussel, Myriam et Jean-Marie De Meester
L'échevine Mieke Vanbrussel
L'échevine Mieke Vanbrussel
Le père Bart Decancq, salésien et provincial, prononce une bénédiction
Le père Bart Decancq, salésien et provincial, prononce une bénédiction

Jean-Marie invite ensuite sœur Immaculée, des Sœurs de Saint Vincent de Paul de Roeselare, à présenter son travail et sa mission en tant que « Pèlerine de l’Espérance ». Ce qui a commencé il y a plus de deux siècles à Roeselare s’est étendu à l’Afrique, notamment en RDCongo et au Rwanda, et compte aujourd’hui 93 sœurs, dont 11 (8 Belges et 3 Congolaises) résident en Belgique et les autres dans 9 communautés au RDC, au Rwanda et à Goma (RDC). Selon sœur Immaculée, elles puisent leur courage dans leur foi, dans l’espérance et dans l’amour du prochain, tant ici qu’en Afrique. C’est surtout sur ce dernier continent qu’elles continuent à s’engager pour offrir une éducation de qualité aux enfants issus de familles démunies. À Roulers, elles s’occupent principalement de personnes âgées, et pas seulement des sœurs du troisième âge. Une histoire encourageante et porteuse d’espérance.

Jean-Marie De Meester et soeur Immaculée
Jean-Marie De Meester et soeur Immaculée

L’espérance résonnait également dans les récits des frères Pieter et Maarten Anseeuw qui ont participé cet été à la rencontre des jeunes à Rome, précédée d’un pèlerinage à Turin sur les traces de Don Bosco. Mais ils ont fait plus que suivre ses traces… Ils ont visité l’« arsenal de la paix », une ancienne fabrique de poudre à canon qui a été transformée par de nombreux bénévoles en un lieu de rencontre pour les jeunes et en un hébergement temporaire pour les sans-abris. Tout cela grâce à Ernesto Oliveira, un banquier local qui s’est littéralement investi dans le projet et a su inspirer les bénévoles pour le réaliser. Cela a visiblement beaucoup touché les frères.

De Turin, ils se sont ensuite rendus à Rome où la rencontre avec un million de jeunes, en présence du pape Léon XIV, les a profondément marqués. « C’était comme si Jésus, incarné par le pape, venait à nous », ont-ils souligné. Une expérience incroyable qui a renforcé leur foi et nous montre clairement que les jeunes, où qu’ils se trouvent dans le monde, croient encore vraiment et veulent le montrer concrètement dans leur vie.

Maarten Anseeuw
Maarten Anseeuw
Pieter Anseeuw
Pieter Anseeuw

Les témoignages ont été clôturés par Elizel, Jeya et Berlaine, trois sœurs de De Jacht, respectivement originaires des Philippines, d’Inde et du RDCongo qui ont fondé une communauté internationale à Malines. Après quelques pérégrinations, elles ont atterri dans notre pays où elles tentent, en tant que missionnaires de l’espérance, de témoigner de leur engagement. « Nous venons toutes de loin, avec notre propre langue, notre propre culture et notre propre histoire. Pourtant, nous partageons la même vocation : être signes d’espérance – silencieuses, simples et fidèles – dans notre vie quotidienne au sein de l’Église et de la société. » Leur espérance n’est pas désincarnée, elle se vit et rayonne même dans les moments difficiles. Parfois, leur mission pèse lourd, la souffrance reste sans réponse… mais c’est précisément dans ces moments que naît l’espérance, comme elles en témoignent de manière très personnelle. Elles découvrent l’espérance dans un sourire, une prière, une rencontre. « Notre vie missionnaire en Belgique est un pèlerinage d’espérance. Apprendre la langue, comprendre la culture, accompagner les gens. L’espérance grandit à petits pas dans la fidélité à Dieu : écouter, pardonner, être patient, aimer. » Et elles concluent en affirmant que la mission est réciproque, elle implique de recevoir et donner. Les fruits de la spiritualité de sœur Marie-Louise De Meester résonnaient ici, comme si elle était parmi nous.

Sœur Jeya et sœur Berlaine
Sœur Jeya et sœur Berlaine
Les sœurs Jeya, Elizel et Berlaine
Les sœurs Jeya, Elizel et Berlaine

À la fin de leur témoignage, elles nous ont encore gratifié d’un chant émouvant. Le soir même, Jean-Marie De Meester en faisait écho à son épouse de manière tout aussi émouvante : « Ma voix s’est également étranglée dans ma gorge, à trois reprises, et j’ai eu les larmes aux yeux, tant j’étais ému. Je n’avais certainement pas prévu cela et lorsque j’ai laissé les sœurs s’avancer vers la chaire, lors du dernier refrain, je n’arrêtais pas de me dire : « Qu’est-ce que je fais maintenant ? QU’EST-CE QUE JE FAIS MAINTENANT ? », surtout lorsque nous nous sommes avancés ensemble et avons salué les personnes présentes dans l’église. Qu’est-ce qui m’a été soufflé là ? !! Qui d’autre que l’Esprit de Dieu et Marie-Louise m’ont poussée si fort ? Cela m’a énormément touché parce que, alors que nous avancions, une multitude de téléphones portables se sont levés pour immortaliser ce moment. Puis, un immense silence s’est installé. Personne n’osait mettre de côté ce sentiment intense que nous partagions tous. Cela faisait longtemps que je n’avais pas ressenti l’Esprit de Dieu aussi intensément. »

Jean-Marie De Meester avec les trois sœurs de De Jacht
Jean-Marie De Meester avec les trois sœurs de De Jacht

L’après-midi s’est terminé par un moment de réflexion en lien avec le mois de la mission universelle. Au dernier moment, Kris Declercq, bourgmestre de Roeselare, est venu remercier la famille De Meester et les sœurs de De Jacht, car sœur Marie-Louise est en quelque sorte revenue d’où elle était partie. Son chapelet, son crucifix et ses lunettes, entre autres, offrent une vision d’un monde plus beau depuis l’église Saint-Michel de Roeselare. Ce fut un après-midi spécial sur les traces de Mère Marie-Louise De Meester. Merci à tous ceux qui ont contribué à sa réussite.

Le bourgmestre Kris Declercq dévoile à nouveau le coffret en compagnie des trois sœurs de De Jacht, originaires de Malines.
Le bourgmestre Kris Declercq dévoile à nouveau le coffret en compagnie des trois sœurs de De Jacht, originaires de Malines.
Tout le monde est satisfait du bel emplacement réservé aux souvenirs de sœur Marie-Louise De Meester dans l'église Saint-Michel à Roeselare.
Tout le monde est satisfait du bel emplacement réservé aux souvenirs de sœur Marie-Louise De Meester dans l'église Saint-Michel à Roeselare.
De gauche à droite: Myriam De Meester, le bourgmestre Kris Declercq, l'assistante paroissiale Erna Nevejant et Jean-Marie De Meester
De gauche à droite: Myriam De Meester, le bourgmestre Kris Declercq, l'assistante paroissiale Erna Nevejant et Jean-Marie De Meester

Texte et photos: Tom Heylen, coordinateur de Missio-Flandre