Il n’y a pas de permanence le matin. Le repos dominical est une matinée libre à Lourdes. Au sanctuaire, ce repos n’est pas très perceptible. Dès 8 heures du matin, il y a beaucoup d’activités. Il est clair que l’eucharistie internationale de 10 h à la basilique Pie X est pour de nombreux pèlerins un moment de célébration commune. De plus en plus de groupes avec des drapeaux entrent dans le sanctuaire, se rassemblent à un endroit convenu pour se rendre ensuite ensemble à la basilique.
Cette fois-ci, la célébration a lieu à l’autel principal et, autour de cet autel, les places pour les fauteuils roulants et les lits se remplissent peu à peu, tout comme les sièges. Je prends place derrière un groupe du diocèse de Hasselt, facilement reconnaissable aux uniformes des mineurs brancardiers, mais aussi à la présence notable de pèlerins de Samana. Pendant ce temps, la chorale répète déjà quelques chants.
Environ 20 minutes avant le début de la célébration, quelques « chapelains » représentant différents pays et langues à Lourdes prononcent un mot de bienvenue en plusieurs langues, dont le néerlandais. Le prêtre Dominique Derkoningen accueille également tout particulièrement les pèlerins de Samana Limburg, les pèlerins de « son » diocèse (Hasselt) et le groupe scout de Keerbergen, également présent à Lourdes. La traduction de l’homélie, prononcée par Mgr Norbert Turini, archevêque de Montpellier et célébrant principal de la messe, sera diffusée en néerlandais sur les écrans, précise le chapelain. Entre-temps, la procession d’entrée avec les drapeaux des différents groupes de pèlerins, dont quelques drapeaux de Samana, a commencé. Elle est suivie par une foule de concélébrants, quelques diacres et le célébrant principal, tandis que l’orgue résonne dans la basilique.
Il s’agit en effet d’une célébration internationale avec des chants en plusieurs langues, la première lecture en néerlandais, la seconde en anglais par un Écossais en costume traditionnel, etc.
Dans la courte homélie, il apparaît clairement que, comme on l’entend dans l’Évangile, Marthe et Marie jouent chacune un rôle lorsque Jésus est leur hôte. Mgr Turini précise que chacun de nous a peut-être un peu de Marthe et un peu de Marie en soi. C’est une belle célébration où tout le monde est égal et où d’innombrables bénévoles veillent au bon déroulement des choses. Beaucoup retournent satisfaits vers leur lieu d’hébergement à Lourdes pour le déjeuner. Je vais moi aussi manger à Saint-Michel.
Dans l’après-midi, je me rends au centre-ville où se trouve apparemment la plus ancienne chocolaterie de France : la Maison Pailhasson. Cette petite boutique, où l’on peut également boire du thé, n’est ouverte que l’après-midi. Je l’ai découvert il y a quelques jours, lorsque j’ai été contraint de rester dans le centre-ville en raison de la visite du président Macron. Selon son site web, cette chocolaterie était le fournisseur de chocolat du pape Léon XIII. Cela a éveillé ma curiosité. Il y a un large choix de tablettes de chocolat, de bonbons et de pralines. J’en achète quelques-uns pour ceux qui sont restés à la maison en Belgique.
Je rebrousse chemin en empruntant une partie du parcours des coureurs, à savoir la route menant à Pau. J’arrive ainsi de l’autre côté du sanctuaire, celui où il y a moins d’hôtels et moins de magasins. Je vois apparaître une petite église singulière : orientale, orthodoxe, ou autre chose encore ? Il s’agit en fait de l’église grecque-catholique ukrainienne. L’église de l’Assomption de la Mère de Dieu a été inaugurée en 1982, comme je le lis dans une brochure également disponible en néerlandais, et est le seul lieu de culte catholique oriental à Lourdes. Une belle église simple, décorée de polychromies de Jerzy Nowosielski, un peintre polonais d’origine ukrainienne. De retour à l’extérieur, je trouve un panneau indiquant un escalier pour « descendre » vers le sanctuaire. C’est en effet un raccourci pour retourner à la Gave. J’apporte le chocolat dans ma chambre et je prends la relève de sœur Marie pour assurer la dernière permanence de mon séjour à Lourdes. Sœur Marie me dit que l’après-midi a été très calme, ce que je constate également le soir : peu de passage le dimanche.
Une bénévole de l’Hospitalité Notre-Dame de Lourdes entre dans la boutique. Sa langue maternelle est l’allemand et elle semble quelque peu déconcertée par la présence d’OPM & Missio. En effet, vendredi, un colis de Missio Autriche a été livré avec des exemplaires de leur magazine, que sœur Thérèse a mis en vente dans la boutique. Je lui donne un exemplaire du magazine. « J’ai rencontré cet homme ici la semaine dernière », remarque-t-elle en regardant la couverture et en montrant le père Karl Wallner qui visite en 2019 le chantier de construction du premier monastère cistercien au Sri Lanka. Il s’avère donc une fois de plus qu’à Lourdes, l’Église universelle se rencontre
Le dimanche, nous fermons le point d’accueil à 20 heures et non à 21 heures comme les autres jours. Cela me permet de participer à une veillée de Taizé organisée par le diocèse de Hasselt dans la chapelle Notre-Dame, près du sanctuaire. Je ferme donc et, sur le chemin du sanctuaire, je rencontre à nouveau Clément, ce prêtre du Togo. « Je voulais juste venir te dire bonjour », me dit-il. « Seras-tu encore là demain ? » Je prends le train pour rentrer en Belgique demain après-midi, mais je lui dis que j’ouvrirai le point d’accueil à 9 heures pour le revoir. Cela lui convient parfaitement. Je me rends donc à la chapelle où les pèlerins et les brancardiers de Hasselt sont déjà en train d’entrer. Dans une ambiance chaleureuse, avec des bougies et la croix de Taizé, le diacre Paul Gielen nous accueille et remercie déjà les jeunes qui sont venus en tant que brancardiers et qui ont organisé cette veillée.
Quelques lumières s’éteignent et le premier chant de Taizé nous met dans l’ambiance. Pendant la célébration, certains de ces jeunes témoignent de leur expérience à Lourdes. « La gratitude que nous ressentons ici n’a jamais été aussi forte. Nous ne faisons pourtant que de petites choses, mais nous recevons tellement en retour. » Ils s’inscrivent également pour l’année suivante à Lourdes. C’est à chaque fois une expérience unique qu’ils ne veulent pas manquer. Deux heures plus tard, nous retournons dans nos lieux d’hébergement, sous la pluie, mais cela ne me dérange pas. Je prends congé de Pitjoe et de Marie-Jeanne. « Bonne nuit et bonne fin de pèlerinage. À bientôt en Belgique », disons-nous en quittant la chapelle.
Tom Heylen, coordinateur de Missio pour la Flandre