Sri Lanka, perle verte de l’océan Indien

Bien que le Sri Lanka fasse rarement la une des journaux, il se peut que ce pays vous fasse penser à un voyage touristique. Les atouts de cette ‘perle verte de l’océan Indien’ sont présentés par de nombreuses agences de voyage : les grandes plages blanches pour les amateurs de bronzage, la nature variée et luxuriante pour les routards, les temples, sanctuaires et palais pour les amateurs de culture. En outre, le pays figure en bonne place dans le classement des dix pays où les vacances sont les moins chères.

Tout est dit.

Quand on sait que l’on peut séjourner dans de beaux hôtels situés dans des endroits magnifiques pour moins de dix euros par personne et par jour, que la nourriture est très bon marché et que les transports ne coûtent presque rien, on sait également qui paie la note. Le prêtre Basil Rohan Fernando, directeur de Missio Sri Lanka, le confirme : « Si je peux dire quelque chose sur l’état général du pays, c’est que la majorité des gens dans nos paroisses luttent très durement dans leur vie quotidienne. »

Les chiffres en témoignent. 15 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, mais ce chiffre est plus élevé dans les zones rurales. Un enfant sur 143 meurt avant l’âge de 5 ans. De nombreuses personnes travaillent dans l’économie informelle, où elles ne bénéficient pratiquement d’aucune protection sociale et gagnent moins. Les inégalités de revenus sont donc importantes.

Ces fléaux ne sont pas seulement liés aux problèmes structurels de l’économie, mais aussi à des facteurs externes tels que la pandémie de corona (absence de tourisme), l’instabilité mondiale et le changement climatique (catastrophes naturelles).

Il n’est donc pas étonnant que l’Église soit en difficulté au Sri Lanka. « Si les gens doivent se contenter de deux repas par jour pour joindre les deux bouts, il ne leur restera pas grand-chose pour s’occuper de l’église », explique le prêtre Basil Rohan Fernando. « Par conséquent, les prêtres qui servent dans les zones de mission sont toujours à la recherche d’un soutien financier pour survivre. »

Cette situation affecte également le nombre de séminaristes, poursuit le prêtre Basil. « Les jeunes hommes préfèrent rester à la maison et/ou s’engager dans la recherche d’un emploi et gagner un revenu pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Auparavant, nous avions environ 200 étudiants au séminaire. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 80.